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philosophie - Rectorat de l'Académie de Nantes
Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée
L’État, en tant qu’institution sociale qui régit la vie collective, est au cœur des débats philosophiques sur le pouvoir, la justice et la citoyenneté. La réflexion sur l’État nous pousse à examiner les fondements de l’autorité politique, les droits individuels et les responsabilités civiques.
La question de la légitimité des moyens utilisés en politique est un débat ancien. Ce sujet interroge notre conception de l’éthique, des valeurs démocratiques et du pouvoir. Sont-ils les piliers de la construction politique, ou sont-ils sacrifiables dans l’obtention du but ultime ?
La loi, pierre angulaire de toute société civilisée, assure-t-elle véritablement notre sécurité ? Sa finalité première est-elle la protection de l’individu au détriment parfois de sa liberté ? Décortiquons ces questions intrinsèquement liées à notre conception de la justice.
La dissertation qui suit s’interroge sur la légitimité du pouvoir de l’Etat. Elle questionne les fondements du droit qu’a l’Etat d’exercer une autorité sur ses citoyens. Est-ce le pouvoir du peuple ou autre chose?
Dans cette dissertation, nous allons débattre de la question juridique et morale controversée : a-t-on le droit de refuser la loi ? Nous analyserons plusieurs perspectives, en considérant les fondements du droit, de l’état et de la liberté individuelle.
La question de la justice de l’État est un sujet de débat philosophique complexe et controversé. Ce sujet nous invite à réfléchir sur la nature de l’État, son rôle et ses limites, ainsi que sur la notion de justice elle-même.
La question de l’existence de l’Etat au sein d’une société suscite de nombreux débats philosophiques. Cette dissertation se penchera sur la possibilité pour une société de fonctionner sans la présence d’un Etat, en analysant divers arguments et perspectives.
La dissertation philosophique sur le thème « L’Etat est-il au service des individus ? » se penche sur la relation entre l’Etat et les citoyens. Elle questionne le rôle de l’Etat, son devoir envers les individus et la nature de son autorité.
La dissertation philosophique qui suit explore la question complexe de la relation entre la morale et l’État. Plus précisément, elle se penche sur la question de savoir si l’État a le droit ou le pouvoir de prescrire ce que la morale interdit.
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Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.
Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac).
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Conseil Avant de rendre votre dissertation de philosophie, relisez et corrigez les fautes. Elles comptent dans votre note finale.
Exemple de dissertation de philosophie sur le travail (1), exemple de dissertation de philosophie sur le concept de liberté (2), exemple de dissertation de philosophie sur l’art (3).
Sujet de la dissertation de philosophie : « Le travail n’est-il qu’une contrainte ? ».
Il s’agit d’une dissertation de philosophie qui porte sur le concept de « travail » et qui le questionne avec la problématique « est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? ».
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Sujet de la dissertation de philosophie : « Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ? ».
Cette dissertation de philosophie sur la liberté interroge la nature de l’Homme. La problématique de la dissertation est « l’’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou est-il esclave de lui-même et de ses désirs ? ».
Sujet de la dissertation de philosophie : « En quoi peut-on dire que l’objet ordinaire diffère de l’oeuvre d’art ? ».
Cette dissertation sur l’art et la technique se demande si l’on peut désigner la création artistique comme l’autre de la production technique ou si ces deux mécanismes se distinguent ?
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Debret, J. (2020, 07 décembre). Exemple de dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 29 août 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/exemple-dissertation-philosophie/
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La justice : vertu morale, le fait de respecter la loi et l’égalité.
La Justice : institution qui fait respecter la loi.
Légal : ce qui est autorisé par la loi.
Légitime : ce qui est juste d’un point de vue moral. Ce qui est légal n’est pas forcément légitime, et ce qui est légitime n’est pas forcément légal !
L’égalité : donner la même chose à tout le monde.
L’équité : justice proportionnelle compensant les inégalités et les différences.
Droit naturel : droits fondamentaux de l’homme, inaliénables.
Droit positif : droits donnés aux hommes par les lois.
Dans son sens antique, la justice est fondée sur l’ordre naturel à imiter. C’est ce que souligne le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon . Les lois de la nature sont en réalité des rapports de force entre les faibles et les forts, et les forts, parce qu’ils parviennent à soumettre les plus faibles, ont davantage de pouvoir. Les lois positives seraient méprisables puisqu’elles consisteraient en une tentative de renverser cet ordre naturel qui semble légitime parce qu’on le retrouve dans la nature, chez les animaux par exemple.
Pour Pascal , « La justice sans la force est impuissante » et « la force sans la justice est tyrannique » : il souligne le rapport entretenu par la justice et la force. En effet, pour maintenir l’ordre et faire respecter les lois, la justice a besoin de la force. Et sans force, la justice ne peut pas se faire respecter ; et sans justice, la force n’est qu’une violence illégitime. Mais la justice est faible et ne peut être que soumise à la force : c’est pourquoi la justice est en réalité souvent une force qui se fait passer pour justice.
Pour Rousseau , la justice est assurée par les lois, qui sont faites pour l’intérêt général dans le cadre d’une démocratie ( démos = le peuple, kratos = le pouvoir : le pouvoir au peuple). Les lois sont faites par le peuple et pour le peuple.
Pour Hobbes , la justice existe grâce aux lois. Sans les lois, ce serait la guerre de tous contre tous parce que « l’homme est un loup pour l’homme » . Donc être juste, c’est obéir aux lois.
Platon se demande, dans La République, ce qu’est une cité juste. Il énumère plusieurs de ses caractéristiques :
Il faut équilibrer les pouvoirs, tous les pouvoirs ne doivent pas se retrouver entre les mains d’une seule personne, sinon le pays basculerait dans un régime totalitaire, arbitraire, tyrannique. C’est ce que théorise Montesquieu en valorisant la séparation du pouvoir en trois entités : le juridique, l’exécutif, le législatif. Si « le pouvoir doit arrêter le pouvoir » , c’est parce qu’il faut répartir les pouvoirs afin qu’ils ne soient pas donnés à une seule personne, ce qui serait extrêmement dangereux.
L’égalité est incontournable, c’est d’ailleurs la seconde valeur mentionnée dans la devise de la République française : « Liberté, égalité, fraternité », et on la retrouve mentionnée dans le premier article de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »
A ce principe d’égalité, s’ajoute le principe d’équité : il consiste à créer des inégalités légitimes, justes, pour que chacun ait la même situation, si initialement les personnes étaient dans une situation d’inégalité (économique, sociale…).
Aristote : la justice doit être distributive, c’est-à-dire que l’on doit faire en sorte que les hommes soient égaux en corrigeant les inégalités par l’équité. Dans ce cas, il s’agit d’effectuer des discriminations positives, c’est-à-dire de mettre en place des mesures correctrices pour favoriser les défavorisés.
John Rawls : les inégalités sont justes si les citoyens ont les mêmes droits et si elles profitent aux démunis. L’égalité n’est donc pas un idéal, c’est l’équité qu’il faut rechercher !
Donc la justice semblerait se rapprocher d’un idéal d’équité, c’est-à-dire que l’on justifierait et légitimerait les inégalités si elles profitent à ceux qui ont le moins, si elles compensent leur pauvreté par exemple, et, par conséquent, que l’on donne moins aux riches. Dans ce cas, pour rendre les hommes égaux, il faudrait être équitable.
Marx : il faut légitimer la révolte contre la justice, si la justice est injuste. Autrement dit, si le légal n’est pas légitime, alors on doit se rebeller. Marx invitera les prolétaires à se révolter face aux bourgeois qui possèdent tous les moyens, toutes les ressources et qui les exploitent. Or, c’est justement grâce aux prolétaires exploités que les bourgeois gagnent de l’argent !
Hannah Arendt : la désobéissance est criminelle si on transgresse pour son propre intérêt ; alors qu’elle est légitime si on s’élève contre des lois illégitimes, en revendiquant de manière concertée, rationnelle et pacifique : c’est la désobéissance civile.
Thoreau : « Si la machine gouvernementale veut faire de nous l’instrument de l’injustice envers notre prochain, alors je vous le dis, enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour stopper la machine. Il faut que je veille, en tout cas, à ne pas me prêter au mal que je condamne . »
Pour Thoreau , il ne faut pas mener une révolution en cas d’injustice, mais refuser de se soumettre au pouvoir injuste, à la loi injuste. C’est la désobéissance civile, encore une fois. D’ailleurs, afin de montrer qu’il s’érigeait contre l’esclavage, Thoreau refuse de payer un impôt et passe pour cela une nuit en prison. Pour lui, la désobéissance civile n’est pas seulement un droit, c’est un devoir moral du citoyen.
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Ce blog est consacré à la philosophie et à la littérature dans la mesure où elle a une dimension philosophique. Il est destiné à mes élèves de terminales et de classes préparatoires. Copier ne sert à rien et se remarque facilement.
La justice et la loi - une explication de texte (terminale technologique) de cicéron sur la loi juste, aucun commentaire:, enregistrer un commentaire.
Commentaire philosophique bac blanc
Commentaire : Texte de J.Rawls, Théorie de la justice Pour agir de manière autonome et responsable, un citoyen doit prendre conscience des principes politiques qui sont à la base de la constitution et qui en guident l'interprétation. Il doit essayer d'évaluer comment ces principes devraient être appliqués dans le contexte actuel. Si, après mûres réflexions, il arrive à la conclusion que la désobéissance civile* est justifiée et se conduit en conséquence, il agit en accord avec sa conscience. Et, bien qu'il puisse se tromper, il n'a pas agi selon son caprice. La théorie du devoir et de l'obligation politique nous permet de faire ces distinctions. On peut faire un parallèle avec le type de consensus et de conclusions auquel on arrive dans les sciences. Là aussi, chacun est autonome et pourtant 15 responsable. Nous avons à évaluer des théories et des hypothèses à la lumière des faits, d'après des principes publiquement reconnus. Il est exact qu'il y a des travaux qui font autorité, mais ils résument le consensus de nombreuses personnes, chacune décidant par elle-même. L'absence d'une autorité qui décide en dernier ressort, e donc d'une interprétation officielle que tous doivent accepter, ne conduit pas à l confusion mais est plutôt une condition du progrès théorique. Des êtres égaux acceptant et appliquant des principes raisonnables n'ont pas besoin d'autorité al dessus d'eux. A la question : qui doit décider ? la réponse est : tous doivent décide chacun réfléchissant par lui-même, et, avec du bon sens, de la courtoisie et de chance, on arrive souvent à de bons résultats. Dans une société démocratique, donc, il est reconnu que chaque citoyen est responsable de son interprétation des principes de la justice et de sa conduite en conséquence.
Ce texte extrait de Théorie de la justice a pour objet la citoyenneté démocratique. Plus exactement, John Rawls y définit les devoirs du citoyen libre dans une société démocratique. Il en arrive alors à poser la thèse suivante : dans une société démocratique, un citoyen agit de façon autonome et responsable s’il décide par lui-même des principes de justice et agit en conséquence. Le problème se pose donc de savoir quels sont les devoirs d’un citoyen en démocratie : que doit faire le citoyen dans une société démocratique ? Comment fonder l’autorité politique sur la participation active de chacun à la vie publique et politique ? Quelle conception de la justice doit structurer une société démocratique ? Pour répondre à ce problème, le texte articule trois moments argumentatifs : de la ligne 1 à 8, l’auteur commence par définir les devoirs du citoyen en allant jusqu’à la désobéissance civile, si celle-ci découle d’une interprétation en conscience des principes de la justice. Puis, de la ligne 8 à 15, Rawls appuie cette idée d’évaluation et d’interprétation des principes de la justice en la comparant au statut de la vérité objective en science. Enfin, de la ligne 15 à 21, l’auteur en déduit sa thèse selon laquelle en démocratie, il revient au citoyen de décider par soi-même des principes de la justice et d’agir en conséquence.
Le premier moment commence par définir les devoirs d’un citoyen dès lors que celui-ci « doit » (lignes 1 et 3) agir de façon autonome et responsable. Rappelons à titre préalable qu’une démocratie se définit justement par le fait que c’est le peuple (la communauté des citoyens) qui doit être à l’origine et au fondement du pouvoir politique. De ce point de vue, la citoyenneté démocratique n’est pas seulement un droit mais implique des devoirs que Rawls rattache ici à une « théorie du devoir et de l’obligation politique » (ligne 7). Que doit faire un citoyen s’il veut se conduire en individu responsable et autonome ? Rawls répond en invoquant deux éléments essentiels : d’une part la prise de « conscience des principes politiques qui sont à la base de la constitution » (ligne 1-2) et, d’autre part, l’évaluation de leur application. Notons qu’il s’agit ici des principes qui sont « à la base » de la constitution. En d’autres termes, il revient au citoyen d’agir non seulement conformément aux principes constitutionnels mais de participer activement à leur élaboration. Dans cet horizon, les devoirs du citoyen ne se limitent donc pas au droit de vote (démocratie représentative) puisqu’ils exigent la participation du citoyen à l’élaboration des principes politiques de la justice (démocratie participative). En outre, la participation de chacun doit prendre en considération le « contexte actuel » (ligne 4), ce qui implique un travail continu de réflexion en vue d’adapter ces principes aux évolutions de la société. Pour approfondir le sens d’un tel devoir, Rawls va jusqu’à considérer la situation de la désobéissance civile qui apparaît paradoxalement essentielle dans une démocratie si on la conçoit comme un acte politique décidé en conscience et de façon responsable. La désobéissance civile est donc moins une action dirigée contre le pouvoir établi que la résultante d’une interprétation des principes qui gouvernent la constitution et, plus globalement, des institutions de la société. Dans cette hypothèse, la désobéissance civile ne saurait se réduire à un « caprice » (ligne 7), c’est-à-dire à une décision personnelle et arbitraire, puisqu’elle est la conséquence toujours possible d’une conscience citoyenne et rationnelle réfléchissant sur ce que doit être la justice sociale et politique. Après avoir défini les devoirs du citoyen, le second moment de l’argumentation esquisse une analogie entre les principes de la justice au plan politique et la recherche de la vérité au plan théorique ou scientifique de façon à mettre en lumière le type de rationalité qui doit être au fondement de la théorie de la justice
Pour saisir la portée de son approche participative de la citoyenneté, Rawls établit un « parallèle » (ligne 8) entre la justice et les sciences à propos du « type de consensus » (ligne 8) dont elles résultent. L’analogie pourrait sembler contradictoire en ce sens que la vérité scientifique repose sur des « faits » (ligne 11) alors que la justice découle d’arguments susceptibles de varier considérablement selon l’opinion politique qu’on cherche à défendre. Pourtant, Rawls s’intéresse ici moins au contenu de la justice ou de la vérité qu’à la situation de délibération à laquelle elles donnent lieu. En effet, toute l’analyse vise à considérer le scientifique et le citoyen comme des sujets libres et responsables, c’est-àdire capables de délibérer sur ce qui leur semble le plus juste ou le plus vrai. De même que le citoyen, on l’a vu, doit être responsable et agir en conséquence, le chercheur doit être « autonome » (ligne 9) et « responsable » (ligne 10) dans l’établissement de l’objectivité scientifique. L’objection des « travaux qui font autorité » (11-12) s’effondre immédiatement dès lors qu’il est admis qu’en science la vérité résulte d’un « consensus de nombreuses personnes » (ligne 12), et donc d’une délibération rationnelle entre les individus concernés. Autrement dit, ce que semble présupposer Rawls dans son analogie, c’est qu’il revient à chacun (citoyen ou scientifique) d’exercer sa propre raison publiquement dans le but de reconnaître la légitimité des principes de la justice ou de la vérité. Par voie de conséquence, il n’y a donc pas d’autorité au-dessus de la raison, et c’est pourquoi il revient à chacun la tâche et la responsabilité de la mettre en pratique. On sait que Kant définit l’autonomie de la pensée par l’exercice de sa propre raison. Dans son sillage, Rawls tire les conséquences d’une telle autonomie de la raison sur un plan qui n’est pas seulement philosophique mais politique. De sorte que la justice politique doit, comme pour les sciences, résulter du consensus formé par une communauté d’êtres raisonnables et libres. Reste enfin à déduire de cette pratique citoyenne la thèse, dont on va voir qu’elle fait des devoirs du citoyen responsable et autonome le cœur d’une société démocratique.
Établir la relation entre responsabilité et société conduit Rawls à déduire une thèse centrale qui est que dans une société démocratique, il appartient à chaque citoyen de décider par lui-même des principes de la justice et d’agir en conséquence. Ce qui implique que les citoyens soient « des êtres égaux » (ligne 15 » et, corrélativement, qu’il n’y ait pas d’autorité supérieure « au-dessus d’eux » (ligne 16-17). Tout dépend ainsi de la capacité rationnelle de chacun dont la mise en pratique a pour objectif d’établir des « principes raisonnables » (ligne 16) de la justice. En conséquence, la justice ne découle pas d’une autorité supérieure, mais uniquement de l’accord ou du consensus entre chaque citoyen à propos de son « interprétation des principes de la justice » (ligne 16). On sait que la démocratie se définit généralement comme un régime politique où les citoyens gouvernent. Or, dans la théorie de Rawls, un tel régime démocratique repose sur la participation et la délibération des individus. Ce faisant, il s’agit de faire confiance au pouvoir de la réflexion par soi-même. D’où les trois éléments qui caractérisent d’après Rawls cette réflexion qui sont le « bon sens » (ligne 18) basé sur l’existence d’un sens commun (sensus communis), la « courtoisie » (ligne 18) pouvant faire référence au « fair-play », c’est-à-dire au fait d’être capable d’accepter une décision qui nous est défavorable si elle est juste politiquement, et enfin la « chance » (ligne 19) que la délibération collective puisse, dans une situation donnée et changeante, réussir malgré tout. On peut en conclure que la thèse de Rawls s’inscrit dans le cadre de la théorie du contrat social en tant que fondement de la justice politique. Mais ce contrat ne consiste pas à confier son pouvoir ou sa liberté d’agir par soi-même à un représentant (Hobbes), mais à s’engager au contraire à agir par soimême dans le but d’interpréter les principes fondamentaux de la justice qui sont à la base des institutions politiques. C’est donc moins l’institution d’un État qui motive l’idée de contrat que le devoir civique de participer activement à la procédure de délibération rationnelle portant sur les principes fondateurs de la justice politique.
Le problème était de savoir comment définir les devoirs du citoyen dans une société démocratique. Rawls a défendu la thèse selon laquelle dans une démocratie, chaque citoyen agit de façon autonome et responsable s’il décide par lui-même des principes de justice et agit en conséquence. On peut en conclure que la position de Rawls se présente comme une forme originale de libéralisme puisqu’elle rejoint, sous certains aspects, la conception rousseauiste de la volonté générale comme souveraineté du peuple. D’un côté, Rawls fait reposer la justice politique sur l’autonomie des individus et sur l’usage de leur propre raison. Mais, d’un autre côté, le théoricien étasunien invite à penser qu’il n’y pas d’autorité supérieure à la communauté des citoyens et que donc la souveraineté du peuple doit décider de la justice politique. Seulement, là où Rousseau invoque la volonté générale comme fruit du contrat social compris comme pacte d’association, Rawls défend la raison des individus comme si la liberté individuelle devait décider par elle-même des principes collectifs de la justice
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